Depuis 2012, l’OMS recommande d’ajouter la primaquine au traitement standard de P. falciparum dans les zones à faible transmission du paludisme, cette recommandation est encore trop peu mise en place.

Le blocage de la transmission du paludisme par la primaquine


Lorsqu’elle est administrée en une seule dose faible, en même temps que le traitement antipaludique standard désigné sous le nom de « thérapie combinée à base d’artémisinine », la primaquine bloque la transmission du paludisme entre l’homme et les moustiques. Cela est dû à son activité gamétocytocide, ce qui signifie qu’elle tue les formes sexuelles des parasites du paludisme. Ces formes mâles et femelles sont absorbées par les moustiques, où elles s’accouplent pour produire les formes qui infectent ensuite les humains. Si elle est déployée à grande échelle, la primaquine à faible dose unique devrait profiter aux communautés et jouer un rôle décisif dans l’élimination du paludisme.

Stratégie et vision globale


Recommandations de l’OMS

Carte des pays d’implémention

La Préqualification

En développant des médicaments et en les préqualifiant auprès de l’OMS, les traitements seront commercialisés via le système d’enregistrement accéléré des produits finis pré-qualifiés dans les pays partenaires de l’OMS.

Pour garantir l’observance du traitement par toutes les catégories de patients et pour tous types de schémas thérapeutiques, il faut pouvoir disposer de dosages et de formes galéniques pratiques et acceptables. Ceci est faisable en développant des formulations adaptées aux enfants, en optimisant les emballages et en évaluant leur acceptabilité par les patients et ceux qui les soignent.

Ces premiers travaux de recherche et développement doivent être gérés en partenariat avec le fabricant de médicaments qui aura la volonté et la capacité d’assurer la mise à l’échelle, la fabrication et la commercialisation des produits finis selon les normes de qualité internationales, ainsi que leur distribution dans les pays endémiques par le biais de programmes internationaux de lutte contre le paludisme.


Vue d’ensemble de notre stratégie

Le projet imprima repose sur la mise en œuvre de plusieurs actions complémentaires (clinique, communautaire/sociologique et politique), et le renforcement des capacités, dans trois pays endémiques d’Afrique présentant des contextes épidémiologiques différents (Burkina Faso, Madagascar et Burundi). Il vise à générer des données démontrant l’innocuité, l’acceptabilité et l’impact au niveau communautaire de la prise de SLDPQ.
Il fait suite au projet « Developing Paediatric Primaquine », financé par le programme EDCTP2 (www.dpp-project.org), dont le but est le développement et la validation clinique de formes pédiatriques de la primaquine.

L’engagement fort des principaux acteurs est un élément clé pour le succès du projet et une étape fondamentale contribuant à l’élimination du paludisme. Parallèlement, les membres du projet souhaitent renforcer les capacités techniques des équipes sur le terrain et suivre l’évolution de la résistance des parasites aux principaux antipaludiques.
La complémentarité des partenaires du consortium imprima et la diversité des contextes épidémiologiques en Afrique est gage de la bonne mise en œuvre et réception du projet.

La vision globale du projet et la complémentarité des actions est une vraie valeur ajoutée. Cette approche multidisciplinaire et multicentrique donne au projet imprima une garantie de bonne réussite. En combinant plusieurs actions dans les domaines clinique, sociologique, politique et pédagogique, le projet permettra de générer des preuves, des recommandations et des boites à outil assurera une utilisation confiante de la primaquine en dose unique faible et un déploiement à grande échelle aux autres pays concernés par le paludisme.

L’objectif des pratiques cliniques générera des preuves solides avec un focus important sur les notions d’Innocuité et d’Acceptabilité de la SLDPQ. Les pratiques sur le terrain seront aussi l’occasion d’étudier le blocage de la transmission en conditions réelles et de mettre en œuvre des recommandations thérapeutiques que les PNLPs des 3 pays implémentés pourront utiliser pour maximiser leurs efforts et leurs politiques d’élimination du paludisme.

Les études sociales et politiques appuyées par les actions de formation serviront de base d’information et poseront des fondations saines pour la bonne réception de la démarche et pour la distribution de la primaquine au niveau communautaire.

Temporalité

Projet sur 4 ans d’avril 2023 à 2027
  • Une année de préparation
  • Deux années pour les opérations de terrain
  • Dernière année pour faire le bilan et préparer les boites à outils.

Les projets DDP et Imprima


Complémentarité et sécurité

Les comprimés de primaquine aromatisés utilisés dans le projet IMPRIMA sont certifiés au niveau pharmaceutique. Le lot de comprimés destinés aux essais cliniques DPP et IMPRIMA bénéficie d’un certificat d’analyse et de qualité selon les normes internationales (annexes : document d’investigation et certificat d’analyse).
Tous les éléments techniques destinés aux dossiers de demande de permis d’importation dans les 3 pays ont été récoltés.

Financeur


Le Partenariat pour les Essais Cliniques dans les pays Européens et en Développement (EDCTP) est un partenariat public-public entre des pays d’Europe et d’Afrique subsaharienne, soutenu par l’Union européenne qui vise à soutenir la recherche collaborative internationale et accélèrer le développement de nouvelles interventions cliniques pour prévenir ou traiter les maladies infectieuses liées à la pauvreté en Afrique subsaharienne. Cela inclut le HIV, la tuberculose, le paludisme, les maladies infectieuses négligées, émergentes, et re-émergentes ainsi que la résistance aux antibiotiques.

Le programme de santé mondiale EDCTP3 (European and Developing Countries Clinical Trials Partnership) de l’Union Européenne en partenariat avec les pays africains a retenu le projet IMPRIMA de mise en place de la dose unique faible de primaquine dans le traitement des cas de paludisme en Afrique. Ce projet est une étape importante dans la lutte contre le paludisme.

Le projet IMPRIMA (101103213) fait partie de l’initiative commune pour la santé mondiale EDCTP3 et ses membres.

  EDCTP3

Consortium


Depuis 2012, l’OMS recommande la mise en place de l’usage de la primaquine en dose unique faible dans un but de blocage de la transmission du paludisme. Le manque de formulations adaptées pour appliquer cette recommandation a engendré des projets de recherche dédiés au rayonnement de l’utilisation de la primaquine. Ces projets engagés dans la lutte contre le paludisme se sont forgés dans une confiance mutuelle nourrie d’affinités de points de vue. Le consortium IMPRIMA se définit comme un précurseur désireux de créer des ponts entre la recherche académique et la sphère socio-médicale, politique et économique, une démarche à laquelle les partenaires de santé de Madagascar, du Burkina Faso et du Burundi sont particulièrement sensibles. Dans le domaine de la recherche, les métiers et les innovations sont interdépendants ; la production intellectuelle des centres universitaires et des instituts de recherche nourrit intimement les avancées du monde des professionnels de santé. Les écosystèmes créés entre les métiers et les contrées permettront aux ingénieurs des universités de collaborer efficacement avec les acteurs de soin sur le terrain.

Université d'Oxford

L’Université d’Oxford (Royaume-Uni) est mondialement reconnue pour l’excellence de sa recherche. Elle est organisée en quatre divisions académiques dans lesquelles se regroupent des départements, des facultés et autres centres.

Placé sous la division des Sciences Médicales, le Département de Médecine Clinique de Nuffield (NDM) est un important département de recherche et d’enseignement qui a pour mission de transformer les découvertes scientifiques en impact clinique. Le Centre de Médecine Tropicale et de Santé mondiale rassemble des groupes de recherche basés en Asie et en Afrique ainsi que sur deux sites d’Oxford. Leurs recherches vont des études cliniques aux sciences comportementales ; le développement de compétences fait partie intégrante de toutes leurs activités. Comme les autres unités faisant partie des « Programmes du Wellcome Trust en Asie et en Afrique », le réseau en Santé Tropicale de l’Unité de Recherche des universités de Mahidol et d’Oxford (MORU) basé en Thaïlande dirige des recherches de renommée mondiale sur les maladies tropicales. Établie en 1979 par des chercheurs de l’Université de Mahidol à Bangkok, l’unité mène des recherches cliniques en santé publique ciblées afin de découvrir et de développer des interventions appropriées, pratiques et accessibles qui améliorent la santé des populations vivant dans les pays à ressources limitées.

  www.tropicalmedicine.ox.ac.uk
  www.tropmedres.ac


UNISTRA

L’Université de Strasbourg est une université pluridisciplinaire de recherche française située à Strasbourg (Alsace) qui regroupe 35 facultés et 71 laboratoires (unités de recherche) dans cinq grands domaines de formation (Arts, lettres, langues/Droit, économie, gestion et sciences politiques/Sciences humaines et sociales/Sciences, technologies/Santé).

Les domaines de la Santé et des Sciences sociales sont investis conjointement sur le projet Imprima via la faculté de médecine et ses instituts de Bactériologie et de Parasitologie qui abritent l’unité de recherche 3073 dont l’action est dédiée à l’étude des Hôtes Arthropodes pathogènes et aux Vecteurs Interactions. C’est au sein de cette unité que l’équipe Malaria Genetics and Resistance Team (MEGATEAM) conduit des études de recherche transversale, depuis les aspects fondamentaux vers les aspects appliqués, afin de développer et déployer de nouveaux outils pour minimiser l’impact du paludisme en Afrique, de surveiller l’évolution des résistances de Plasmodium falciparum aux antipaludiques et de comprendre les interactions homme-parasite.

Au sein de la faculté des sciences sociales, l’institut d’ethnologie et le laboratoire interdisciplinaire en études culturelles (LinCS UMR 7069) mènent l’étude socio-anthropologique auprès des populations concernées par la lutte contre le paludisme dans les pays du sud.

  www.unistra.fr


GRAS

Le Groupe de Recherche Action en Santé (GRAS) est un institut privé basé au Burkina Faso, exerçant dans le domaine de la recherche en santé depuis 2008. Le personnel scientifique du GRAS est multidisciplinaire et possède des compétences reconnues en matière d’essais cliniques. GRAS a réalisé, au cours de la dernière décennie, plus de 25 essais cliniques pour diverses maladies infectieuses (vaccins contre le paludisme, vaccins contre le pneumocoque, vaccins contre le virus Ebola, vaccins contre la fièvre typhoïde, etc…). Le GRAS est actuellement membre de plusieurs consortiums mondiaux travaillant au développement de nouveaux traitements ou vaccins contre ces maladies. Il bénéficie des soutiens de plusieurs partenaires techniques et financiers, nationaux et internationaux, à l’image d’EDCTP financé par l’Union européenne. L’institution est placée sous la tutelle du ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation (MESRSI).

  www.gras.bf
  info@gras.bf


ReMeD

ReMeD, pour Réseau Médicaments & Développement, est une ONG française, créée il y a près de 30 ans par des pharmaciens humanitaires, qui a pour but d’améliorer la disponibilité, l’accès, la qualité et l’usage des médicaments dans les pays en développement. Pour cela ReMeD déploie des réseaux facilitant l’échange d’informations, la formation et la sensibilisation. Ses missions sont fondées sur les principes de la connaissance et de la transmission afin de :

  • Rassembler et partager les informations entre les acteurs en Santé Publique des pays du Nord et du Sud
  • Alerter, sensibiliser et questionner les autorités publiques et la société civile
  • Promouvoir l’expertise pharmaceutique sur le terrain

Ce vaste réseau international de professionnels pharmaceutiques est développé essentiellement dans les pays francophones d’Afrique et compte parmi ses membres des experts issus des Conseils pharmaceutiques, des directions de Santé, des réseaux de pharmaciens hospitaliers ou encore de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA).

  www.remed.org


INSP

L’institut National de Sante Publique (INSP) du Burundi est placé sous la tutelle du ministère de la Santé et a démarré ses activités en 1999. Au départ, l’INSP ne comptait que la direction de la Formation et la direction Administrative et Financière. En 2002, la direction des Laboratoires ouvre ses portes et sert de Laboratoire National de Référence en Santé Publique. Outre les analyses biologiques, le laboratoire fait le contrôle de qualité des médicaments et de l’eau. En 2006, l’INSP s’agrandit d’une direction de la Recherche et de l’Épidémiologie afin de concrétiser les 3 missions contenues dans le décret de création :

  • La formation initiale, le perfectionnement et la spécialisation en santé publique
  • La promotion et la réalisation des recherches appliquées en santé publique
  • La réalisation d’analyses de biologie médicale, de contrôle de qualité des médicaments, de l’eau, des aliments et de l’environnement.

La mission de l’Institut National de Santé Publique est de donner accès à l’ensemble de la population Burundaise, en particulier les couches les plus vulnérables, aux soins préventifs, curatifs et promotionnels de qualité basés sur des choix éclairés par les évidences scientifiques. Pleinement engagé dans la lutte contre le paludisme et dans le projet Imprima, l’INSP investigue de concert dans la recherche clinique et s’investit dans la formation des personnels soignants.


CNARP

Fondé en 1976, le Centre National d’Application de Recherches Pharmaceutiques (CNARP) est l’un des neuf Centres de Recherches Nationaux placés sous la tutelle du ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique de Madagascar. Cette institution compte aujourd’hui 86 collaborateurs, dont 25 chercheurs.

Le CNARP a pour mission de soutenir l’élaboration et la mise en œuvre de la politique nationale de recherche scientifique et technique, en se concentrant sur la définition, l’orientation, la promotion et la coordination des recherches sur tout produit ayant des propriétés thérapeutiques.

Le centre est structuré en six départements de recherche ce qui en fait un centre-référence en matière de chaine de production de produits pharmaceutique. Ces six départements sont ceux d’extraction, de chimie, de pharmacodynamie, d’expérimentation clinique, de galénique et de production.

Le département d’expérimentation clinique du CNARP axe ses activités autour de la recherche clinique et de la recherche en santé humaine et c’est à ce titre que son équipe compte parmi les membres du consortium du projet IMPRIMA. En plus de sa participation dans l’ensemble du projet, le CNARP assure le leadership du Work Package 3 dédié au volet social.

  www.cnarp.mg